The most distinguishing characteristic of Mongolian traditional song lyrics is that the first syllable of each line in a verse (whether the verse has two or four lines) will generally match, even though the sentences don’t necessarily have end rhymes. Let’s take the song “Sudgiin nogoo” (The grass in the gulch) for example:


Sudgiin nogoo n sugsraad baina kho
Surgii n duulakhaar uruvduud baina daa kho.
Zamiin nogoo n zangiraad baina kho
Zangii n bodokhoor uruvduud baina daa kho.
Ariin nogoo n alaglaad baina kho
Aashiig n bodokhoor uruvduud baina daa kho.
Ergiin nogoo n ereeleed baina kho
Ergeed irne geed huleegeed suuna daa kho.

The grass in the gulch quivers in the wind
When I hear news about him, it gives me pain.
          The grass by the roadside tangles in the wind
          When I think of his character, it gives me pain.
The grass behind (the yourte) grows in all colors
When I think of his behavior, it gives me pain.
          The grass by the river bank grows in checkered patterns
          Here I sit, waiting for his return.

The first verse starts with the syllable SU, the second starts with ZA, the third with A and the last with ER. We can also notice that the third word of each verse (sugsraad ; zangiraad ; alaglaad ; ereeleed) – all verbs – start with the same initiated syllable.

In the above song lyrics, the word “kho” is added at the end of each sentence. In numerous songs, this word is used to maintain a certain balance in the rhythm of the music. The word itself has no meaning, but when used in a sentence directed to an addressee, it insinuates a friendly tone. It is also used in the common language, mostly among friends and colleagues, in other words, among people on the same level of positioning.  A child will not use it when addressing his parents. “kho” is generally added at the end of questions and non-questions, such as reminding someone something (ex: Tulkhuuree avsan uu kho? Did you take your keys?) or asking them a favor. It softens up the tone, indicating that it is not a command. The word may vary according to different dialects such as “khooy” or “kheey”.

In many Mongolian songs, a same meaning is repeated in each verse. Different words are used to denote the same thing. This is the case with the above song “Sudgiin nogoo”. The first line of each verse relates to “nogoo” (grass or plant), but where the grass is growing and the fact that it produces a colorful carpet are less important elements. The second line tells that the person singing is remembering someone: his character, his behavior… But the last line of the song makes an exception and reveals that the person singing is actually waiting for that same one to return home.

In many instances when translating Mongolian traditional song lyrics, it is not fully necessary to translate the whole song word by word. You can obtain the complete meaning of the song by translating only the first verse.

*   *   *   *   *   *   *   *   *   *

Quelques particularités des paroles des chansons traditionnelles mongoles

La particularité la plus distinctive des paroles de chansons traditionnelles mongoles est que la première syllabe des phrases dans un couplet (qu’il soit composé de deux ou de quatre phrases) est généralement la même, mais il n’y a pas forcément de rime à la fin des phrases. Prenons la chanson « Sudgiin nogoo » (Les herbes du ravin) comme exemple :

Sudgiin nogoo n sugsraad baina kho
Surgii n duulakhaar uruvduud baina daa kho.
Zamiin nogoo n zangiraad baina kho
Zangii n bodokhooroo uruvduud baina daa kho.
Ariin nogoo n alaglaad baina kho
Aashiig n bodokhooroo uruvduud baina daa kho.
Ergiin nogoo n ereeleed baina kho
Ergeed irne geed huleegeed suuna daa kho.

Les herbes du ravin tremblent dans le vent
Quand j’entends de ses nouvelles ça me donne de la peine.
          Les herbes sur la route s’entremêlent dans le vent
          Quand je pense à son caractère ça me donne de la peine.
Les herbes derrière (la yourte) poussent de toutes les couleurs
Quand je pense à son comportement ça me donne de la peine.
          Les herbes sur la rive poussent en échiquier
          J’attends ici pensant à son retour.

Ici le premier couplet de la chanson commence par la syllabe SU, le deuxième couplet par ZA, le troisième par A et le dernier par ER. On remarquera que le troisième mot de chaque couplet (sugsraad ; zangiraad ; alaglaad ; ereeleed) – tous des verbes – commencent aussi avec la syllabe initiée de chacun.

A la fin des phrases, on retrouve le mot « kho ».  Dans beaucoup de chansons, ce mot est employé pour créer un certain équilibre dans le rythme de la musique. Le mot en soi n’a pas de sens, mais il insinue un ton amical, de sorte que la phrase soit adressée à un destinataire. On l’utilise même dans le langage courant, le plus souvent employé entre amis ou collègues, c’est-à-dire entre des personnes se considérant de même niveau ; un enfant n’utiliserait pas ce mot en s’adressant à ses parents. « kho » est souvent ajouté à la fin des questions, notamment des non-questions qui servent à rappeler quelqu’un quelque chose (ex : Tulkhuuree avsan uu kho ? As-tu pris tes clés ?) ou lorsque l’on demande une faveur. Cela allège en quelque sorte le ton de la phrase, et signifie que ce n’est pas un ordre. Le mot peut varier selon les dialectes tels que « khooy » ou « kheey ».

Beaucoup de chansons mongoles ont des couplets avec un sens répétitif. Différents mots sont utilisés pour signifier la même chose. C’est ainsi le cas avec « Sudgiin nogoo ». La première phrase de chaque couplet est reliée avec « nogoo » (herbe ou plante), mais l’endroit où l’herbe pousse et le fait qu’elle crée un tapis multicolore sont des éléments secondaires. La deuxième phrase de chaque couplet raconte que la personne qui chante se rappelle de quelqu’un : son caractère, son comportement… Mais la dernière phrase fait une exception et nous révèle que cette personne en fait attend le retour de celui qu’elle se remémore.

De part cette caractéristique, lorsqu’on traduit les paroles des chansons mongoles, il n’est pas forcément nécessaire de traduire chaque couplet mot à mot. Dans bien des cas on peut obtenir le sens complet de la chanson en traduisant seulement le premier couplet.